La communication et l’information au sein de l’ANP
Dès le déclenchement de la Révolution libératrice, le Commandement de la Révolution aperçu l’importance du rôle de l’information en tant qu’arme efficace aux côtés du fusil pour combattre l’ennemi et remporter la bataille.
Les moyens de communication utilisés durant la Révolution, qu’il s’agisse de journaux, et au premier rang « El Moudjahid », de moyens radiophoniques à l’exemple de «Saout al Djazairal moukafiha » (la Voix de l’Algérie combattante), de l’agence de presse, du cinéma et du théâtre..., tous ont contribué à la prise de conscience nationale , à la mobilisation du peuple au service des objectifs de la Révolution et à contrecarrer la guerre psychologique menée par l'ennemi.
Ainsi les commissaires politiques, chargés de l'information et de la communication de la révolution armée, se sont investi dans ce domaine avec des moyens modestes pour expliquer les principes de la Révolution et ses objectifs et contrecarrer les campagnes de propagande et de désinformation, menées par l’armada médiatique de l’occupant, dans le but de tromper l’opinion publique nationale et internationale.
Aussi, et grâce au génie de ces hommes, tels les auteurs de la proclamation du 1er Novembre, les responsables chargés de l'information et de la communication ont réussi, dans un cadre et une approche méthodique et efficace, à mobiliser le peuple autour de la révolution armée de libération, à éclairer l'opinion internationale, dénoncer les pratiques hideuses de l'occupant en dénudant sa fausse propagande qu'il a adopté afin de couvrir ses crimes contre le peuple algérien.
En effet, la plateforme du Congrès de la Soummam, qui s’est tenu le 20 août 1956, a mis l’accent sur l’importance et le rôle joué par les moyens d’information et de propagande dans la lutte armée « Les missions du commissaire politique s’articulent autour de la mobilisation, la sensibilisation du peuple, la propagande, l’information, la guerre psychologique et la gestion des relations entre le peuple et les minorités européennes et les prisonniers de guerre. »
Après le rétablissement de la souveraineté nationale, le Haut-Commandement de l’ANP a œuvré à la restructuration, au développement et au renforcement et de son appareil médiatique.
Dans cette optique, les commissaires politiques ont été chargés de superviser et de gérer ce processus conformément aux exigences de cette phase.
Un effort qui a abouti à la création de la Direction Centrale du Commissariat Politique en 1971, chargée comme organe central, de l’orientation politique des personnels de l’ANP. Aussi, cette direction s’est consacrée à la préservation du moral des éléments de l’ANP et à la sensibilisation politique des personnels au sein de l’institution militaire, jusqu'à 1989.
En février de cette même année, et après l'approbation de la nouvelle constitution qui consacre le pluralisme politique et médiatique, l'ANP a entrepris de se conformer aux nouveaux textes constitutionnels en se retirant de la vie politique, par le retrait de ses membres du bureau politique du comité central du parti du FLN et du champ politique de façon générale pour se consacrer à ses missions constitutionnelles.
La Direction Centrale du Commissariat Politique est reconvertie en Direction de la Communication, de l’Information et de l’Orientation en 1990, une démarche qui s’inscrivait dans le cadre de la modernisation des structures de l’ANP et leur adaptation à la nouvelle réalité qui imposait l’élaboration d’une nouvelle vision répondant aux besoins de l’élément militaire dans les domaines de la communication et de l’information, chacun selon son grade et son niveau de responsabilité.
Ces considérations ont eu pour effet d’imposer un développement de l’appareil de communication, de l’information et de l’orientation dans le but de raffermir les liens entre l’institution militaire et la nation et transmettre l’image réelle de l’ANP, celle d’une institution parmi les autres institutions de la nation.
Au regard des mutations et des évolutions, l'ANP était dans l'obligation d'opérer des transformations dans sa politique de communication en adoptant une stratégie de communication en phase avec les évolutions de la société et de notre environnement régional; une stratégie moderne, efficace et effective, à la hauteur des missions et des réalisations accomplies.
Á cet égard, et à l'instar de toutes les armées développées, l’ANP établie un plan annuel de communication qui définit les volets les plus importants et les acticités particulières au domaine de la communication, qu'elle soit interne, destinée à ses éléments ou externe dirigée à la Nation.
En matière de communication externe, la stratégie de communication de l'ANP vise à mettre à la disposition de l'opinion publique toute les informations relatives à la défense nationale, afin de présenter les forces armées, la nature de leurs actions et les missions qui leur sont confiées, et ce, à travers l'émission de télévision Wa Akadna Al-Azm, l'émission radiophonique Essalil, la revue El-Djeich, organe officiel de communication de l'Armée National Populaire, la revue El-Djoundi, le site web officiel du MDN, les séminaires, colloques, conférences, portes ouvertes, les visites au profit des médias, les journées d'informations à travers les centres régionaux de l'information, les musées…etc.

Quant à la communication interne, la nouvelle stratégie de communication vise à instaurer une atmosphère de confiance entre les éléments de l’institution militaire en les informant de tout ce qui se déroule au sein de leur institution, au moyen de visites de terrain, de conférences et de colloques et à travers le site interne de la cellule de presse et d'information ainsi que par l'administration électronique.
De ce fait, la communication est un facteur essentiel dans le processus de gestion de l'institution militaire et dans la prise de décision mais aussi un moyen d'ancrer les valeurs de solidarité, la culture de la discipline militaire, le respect des directives, le maintien d'un esprit de cohésion, le développement du travail collectif entre les chefs et les subordonnés qui se doivent de former une seule entité solide et cohérente du sommet de la hiérarchie jusqu'à sa base.
Á partir de là, la stratégie adoptée par l’ANP a prit en considération le facteur crédibilité et efficacité afin d’atteindre les objectifs tracés, et ce, en véhiculant un message objectif, sincère et franc, dépourvu de toute ambiguïté, en prenant soin de simplifier l’information diffusée afin qu’elle soit à la portée de toutes les catégories.
L’armée et la lutte antiterroriste
Si l'Armée de Libération Nationale a, jadis, fait face à la puissance destructrice coloniale la plus puissante, tuant des innocents, engendrant des veuves et des orphelins, chassant les familles de leurs terre et détruisant les maisons et les biens, l'Armée Nationale Populaire a, pour sa part, combattu hier et continue toujours à combattre, un ennemi non moins dangereux que le précédant, qui est le terrorisme barbare pratiqué par des groupuscules qui se sont rebellés contre les valeurs et les lois divines, et contre les coutumes et les règles admises de tous, et ce, en collusion avec les forces du mal à l'intérieur du pays et à l'étranger.
Face à ce fléau, l'Armée Nationale Populaire soutenue par les différentes forces vives de la Nation, a réussi à prouver sa loyauté envers le message des martyrs, en préservant l'état républicain et ses institutions, après avoir été menacées d’effondrement, grâce à la constance des éléments de nos forces armées, à leur esprit de discipline, à leur droiture militaire, à leur harmonie et à l'unité de leurs rangs et à leur détermination à veiller à la sécurité, la stabilité et l’unité du territoire national.
Ce sont ces valeurs que l'ennemis a tenté d'anéantir en usant de rumeur, de propagande malveillante et de déclarations, exprimées par des personnes qui ont vendu leurs âmes au diable et qui se sont mises au service des ennemis de l'Algérie, propagées par certains médias sciemment manipulés et également soudoyés; néanmoins l'Armée Nationale Populaire a fait face avec détermination et fermeté.
La stratégie militaire algérienne élaborée dans le domaine de la lutte contre le terrorisme était globale et complète, suivant des plans intégrés et communs aux différentes composantes de sécurité, pour lutter contre ce fléau en se basant sur la collecte d'informations.
Par ailleurs, une réorganisation des unités militaires s’imposait; en effet, les circonstances exigeaient la création d'unités militaires aux capacités supérieures afin de pouvoir faire face à ce nouveau type de menaces, avec un entrainement particulier, un équipement et des armes répondant aux types de combats imposés par les groupuscules criminels; à titre d'example, la transformation des secteurs militaires en secteurs opérationnels pour répondre aux nouvelles missions, conformément aux instructions émises par l’Etat-Major de l'Armée Nationale Populaire le 10 juillet 1994.
Ainsi, les secteurs opérationnels ont été réorganisés en plaçant, sous l'autorité de leur commandants, un état-major commun, une cellule du renseignement, un centre d'opérations, un centre de transmission et un détachement de communication et de coordination avec la Gendarmerie Nationale et la Sureté Nationale, et chaque secteur opérationnel a été divisé en sous-secteurs opérationnels, comme il a été formé des unités spéciales anti-terroristes, composées d'éléments répondant aux exigences physiques et mentales adéquates, adaptées aux tactiques de guérilla adoptées par les groupuscules criminels.
Par ailleurs, les formations des grandes unités de l'Armée Nationale Populaire ont accompli leurs missions sur deux fronts; d'une part, elles ont été impliquées dans des missions de lutte contre le terrorisme pour préserver la sécurité du pays, d'autre part, elles ont poursuivi la formation et la préparation au combat pour maintenir leur disponibilité opérationnelle au combat, ce qui leur a conféré une expertise et une expérience significatives dans le cadre de la défense de la souveraineté nationale.
D'autre part, l’Algérie a œuvré à constituer un front régional pour combattre ce fléau, en créant le Comité des Etats-Majors Opérationnels Conjoints, le 21 Avril 2010 qui réunie l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, afin de renforcer la coopération et de coordonner les efforts entre les pays de la région dans ce domaine.
Pendant que les unités de l'Armée Nationale Populaire affrontaient seules le terrorisme et continuaient à le déraciner de cette terre pure, l'Algérie a fait appel, depuis le début, à la communauté internationale, les invitant à unir leurs forces pour faire face à ce phénomène transnational avant que ce danger qui menace la sécurité et la stabilité internationales ne s'aggrave, mais certaines parties internationales ont été hésitantes et l'attitude de certaines d'entre elles, lamentable et honteuse jusqu'à ce que la plus grande puissance du monde soit ciblée le 11 septembre 2001, par la frappe de l'un de ses centres les plus sensibles; à partir de là, l'opinion publique internationale a réalisé la gravité de ce phénomène transfrontalier contre lequel l'Algérie a toujours mis en garde, ce qui a renforcé sa position internationale dans ce domaine, et a confirmé l'efficacité de son approche globale dans la lutte contre le terrorisme et la capacité ainsi que l'efficacité de nos forces armées face à ces menaces asymétriques.